top of page
Dans les années 1900

 

​

 

L'église après les bombardements et en cours de reconstruction

 

​

Telgruc retrouve son église

 

 

Aujourd'hui
Historique
L'historique

 

Jusqu'à la fin du XVIème siècle, Lézuoc ou Luzéoc étaient le centre paroissial; il y avait une chapelle à l'emplacement de la maison de Monsieur SAVINA.

 

En 1576, on décida d'aménager un nouveau bourg, plus central, destiné à se développer et de le pourvoir d'une église plus spacieuse. Ce n'était pas une petite affaire. Les travaux, commencés en 1576, ne furent terminés qu'en 1585.

 

Les ouvriers étaient payés cinq sous par jour. Chaque midi, à tour de rôle, les paysans apportaient un chaudron de bouillie pour la nourriture. Les ouvriers logeaient à la campagne et désignaient les fermiers pour les corvées en matériaux de construction. Pour effectuer un voyage à Locronan, afin d'en ramener des pierres de taille, les charettes, attelées de boeufs, mettaient parfois huit jours. Les essieux en bois chauffaient, ce qui nécessitait des arrêts fréquents.

 

D'autre part, quand un chargement arrivait au bas d'une cote, on déchargeait la moitié pour la première montée, puis on redescendait pour charger le reste. Dans les descentes, par manque de freins, on disposait le chargement ssur des fagots traînés derrière la charrette..
L'église présentait la forme d'une croix latine; le clocher, sans galerie, était dans le style du temps et de la région. Nous y reviendrons.

 

Tout à côté, on érigea un cimetière pour remplacer les cimetières que l'on trouvait auparavant dans les divers quartiers de la paroisse. Il devait rester en usage jusqu'en l866, date de l'inauguration du cime-tière actuel.

 

En même temps que l'église et le cimetière, on construisit un presbytère, qui dura environ deux siècles. A la fin de la Révolution, il était devenu inhabitable... Monsieur Savina, notaire et maire, l'acheta.
Sous la Restauration, on construisit un nouveau presbytère; on voyait la " fleur de lys " au-dessus de la porte d'entrée.

 

A part un incendie, dont nous ne connaissons ni la date ni les conséquences, l'église ne semble pas avoir nécessité de grandes réparations jusqu'en l826. A cette date, le recteur-'Le Rest signale à l'évêché que " la toiture de l'église est en fort mauvais état".

 

Vers l860, M. Troussel, voyant que l'édifice lui-même était bien endommagé, entreprit d'importants travaux de restauration. Il obtint un secours substantiel de l'empereur Napoléon III.

 

Désormais la vieille église avait de nouveau solidité et belle apparence. On peut s'en rendre compte en regardant des cartes postales de 1912. Le placitre , débarrassé de ses tombes depuis l'ouverture du nouveau cimetière en l866, était entouré d'un mur bas avec grille. L'arc de triomphe y donnait accès par sa grande porte centrale et ses deux portillons latéraux.

Telgruc sans prêtre 
 
Ce second volet des souvenirs de Monsieur Bideau, évoque une anecdote liée aux remous que provoqua la séparation de l'Église et de l'État, à Telgruc, comme ailleurs. L'expulsion des religieuses dirigeant les écoles congrégationnistes (Août 1902, Crozon) et l'inventaire des bien de l'Église (1906 en Presqu'île) avaient déjà entraîné émois et protestations. 


Moi, j'étais à Crozon, à l'époque (de la séparation de l'Église et de l'État). Ça a fait beaucoup de bruit. Je me souviens qu'il était question d'un livre d'histoire que l'évêque avait condamné, je ne sais pas pourquoi ; il n'y avait rien d'extraordinaire là-dedans. On parlait de Jeanne d'Arc, je crois. L'église avait demandé à ce qu'on le retire de l'école et eux ne voulaient pas. C'est à cette époque-là que le curé est parti de Telgruc. On est resté sans curé pendant quelques années. Alors, c'était celui d'Argol qui venait quand ii le fallait. Ma cousine de Kergreis m'a dit que c'était son père qui était parti chercher le curé à Argo! pour une de nos tantes qui était toujours fourrée à l'église, Clémence. qu'elle s'appelait. - « Ah ! pour Clémence », on ira, a dit le curé. Il est monté dans la voiture, niais arrivé à Pencran, il a demandé  : "Celui qui nous conduit, c'est un conseiller municipal ?" Alors, il est descendu de la voiture parce qu'il ne voulait pas être conduit par un conseiller municipal de Telgruc. 

Un avatar presqu'îlien de la Séparation de l'Église et de l'État 

 

Telgruc fut, entre 1913 et 1916, frappée par l'une des plus rudes sanctions de l'Église l'interdit. L'ordonnance de Monseigneur Duparc, évêque, déclarait Considérant que la résidence du clergé paroissial de Telgruc a été rendue impossible par le fait du Conseil Municipal,

 

Avons ordonné et ordonnons ce qui suit

 

Art. 1 - M. Calvez, recteur de Telgruc et M. Madec, vicaire, quitteront immédiatement la paroisse.

Art. 2 - Un prêtre, désigné par nous, résidera au presbytère d'Argol et sera chargé de faire le catéchisme aux enfants, d'admi-nistrer les malades et de procéder aux enterrements sans aucune solennité. 

Art. 3 - Pour les baptêmes et les mariages, les habitants de Telgruc devront s'adresser  aux paroisses voisines. A cet effet, nous autorisons expressément le clergé paroissial de Crozon, Argol et Saint-Nic à inscrire les bans et à célébrer les mariages des habitants de Telgruc, tant que durera la crise actuelle.

Art. 4 - Toutes les sonneries religieuses sont interdites, même pour l'Angélus et les enterrements.

Art. 5 - Nous ne rétablirons le clergé paroissial à Telgruc que lorsqu'on aura pu lui assurer un logement convenable » 

 

Outre le contexte général, la réaction de l'évêque s'explique mieux quand on sait que l'affaire traînait depuis un siècle. Telgruc avait déjà été laissée sans desservant entre 1812 et 1819 ; la cause en était déjà l'usage du presbytère. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

Le bombardement

 

Mais, hélas ! le terrible bombardement du 3 septembre 1944 vint tout bouleverser et semer la désolation. Dans le bourg, on ne voyait que monceaux de ruines et trous de bombes. De l'église, il ne subsistait plus que le clocher et une partie de la toiture recouvrant le chevet. Le clocher lui-même, malgré les apparences, avait été sérieusement ébranlé.

 

Des photographies, prises à ce moment, nous donnent une idée de l'étendue du désastre et font apparaître avec netteté les lignes principales de l'édifice: clocher, fenêtres et arcades.

 

Au centre du bourg se tient l'église paroissiale, l'église St-Magloire, construite en 1585, qui bénéficie d'une protection au titre de la législation sur les monuments historiques. Cette église, bien que reconstruite après les bombardements du 3 septembre 1944 ayant détruit le bourg, reste le témoin d'une longue histoire avec, en particulier, son clocher finistérien à une chambre sans galerie construit à la fin du XVIème siècle, son autel à pavillon du XVIIème siècle aux motifs empruntés à la sculpture navale et son arc de triomphe du XVIIème siècle (classé monument historique) au sommet duquel se dresse une statue géminée de Saint-Magloire et de Saint-Guénolé. Les façades de l'église, de même que l'arc de triomphe donnant accès à l'ancien cimetière sont inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 29 mai 1947.

 

Description
Description

Lors de la reconstruction, sur le même emplacement, l'architecte, M. Lachaud, a conservé " l'ancien clocher-du type finistérien de la fin du XVIe siècle, le fénestrage du chevet, et la longère sud jusqu'au transept inclus", qui datent de la même époque.

 

Une partie des vieilles pierres sont entrées dans la nouvelle construction. Le plan de l'ancienne église a été respecté dans son ensemble. Deux sacristies ajoutées nuisent peut-être à la simplicité des lignes, mais s'harmonisent heureusement avec le reste de l'édifice..Le tout présente comme autrefois la forme d'une croix latine.

 

Dans le porche, on a placé un écusson parti de Goulaine (France et Angleterre) et de Poulmic ( un échiquier ); ce sont le's armes de Jean de Goulaine et d'Anne de Poulmic, seigneurs de Langallic, ( sans doute mauvaise graphie pour Lanjulitte.)

 

La nouvelle église fut consacrée par Mgr Fauvel, évêque de Quimper le 15 avril 1951
Jadis sous le patronage de saint Pierre, choisi par les moines de Landévennec pour montrer leur fidélité au Saint-Siège et qui a dû remplacer quelque saint celtique, l'église paroissiale est dédiée depuis longtemps à saint Magloire, toujours sous l'influence de l'abbaye de Landévennec, l'abbé en étant le "curé primitif".

 

.................

 

 

Avant la restauration de l'église de Telgruc, on y voyait, sous
le bénitier du porche, les armes de l'abbé de Landévennec Pierre Tanguy :
une colombe portant un rameau d'olivier. Dans l'édifice,, on relevait la
date de 1649 sur un piédestal et la date de 1651 sur une fenêtre, et enfin
l'inscription : "GALLOU Fabrique 1701 ", disparue depuis.
Lors de la reconstruction, on découvrit dans le dallage une
pierre tombale, portant gravées en creux une croix avec piédestal et l'in-
scription : " B ANN 1600 (C) ALVEZ " que nous n'avons pas revue depuis.
Il est probable que le sarcophage de granit qui sert de déver-
soir à la fontaine de Saint-Yvi et daté de 1577 provient - de--1'-église. Il
a pu être transporté à cet endroit vers 1914.
De part et d'autre de .la porte romane, il existe deux têtes
grossièrement sculptées, dont la facture se rapproche de celles que l'on
peut voir à Langonnet; elles sont romanes et se classent dans le temps
avec le chapiteau à .roues , palme t.tes et o dessins .géométriques autrefois
dans la chapelle de Lanjulitte et actuellement dans un square du bourg.
Ces vestiges témoignent de la présence d'un ancien édifice 'dont on a per-
du le souvenir.

Le titulaire de l'église
Le titulaire de l'église

Saint MAGLOIRE, cousin de saint Samson, naquit en Grande-Bretagne au Vie siècle et fut confié à saint Il dut, qui l'instruisit avec soin des sciences profanes et divines. Il embrassa la vie religieuse, demeura quelque temps sous la direction de saint Samson, qui l'ordonna diacre. Puis tous deux vinrent en Armorique pour évangéliser le pays. Magloire fut le fidèle collaborateur de son cousin, qui, avant de mourir, le désigna comme son successeur sur le siège épiscopal de Dol.

 

Le saint Ã©vêque, pendant trois ans, s'occupa avec sollicitude de son diocèse, puis se retira dans l'île de Serk, près de Guernesey, qui lui avait été donnée par le comte Loïescon et y fonda un monastère.

 

La Borderie rapporte que " le monastère de Magloire fut dans la Manche un grand phare rayonnant sur les flots et les îles, jetant de tous cotes la lumière, la chaleur et la flamme de la civilisation chrétienne, matérielle et morale."

 

Notre saint porta aussi l'Evangile dans les îles avoisinantes et mérita d'être appelé " l'apôtre des îles du Cotentin".

 

Il mourut à Serk en 585 ou 586.

 

Ses reliques sont vénérées à Paris, où elles furent transportées au Xe siècle.

 

Dans notre diocèse, saint Magloire est honoré principalement à Mahalon, Telgruc et Plomodiern, paroisses dont il est le saint patron.

Le mobilier
Le mobilier

Le maître-autel, moderne, en granit, a été exécuté par M. Santelli, de Landerneau. Dans le transept sud, on a disposé l'ancien maître-autel à pavillon, heureusement sauvé du bombardement; les petites armoires s'ouvrant aux extrémités ont contenu des reliques; elles ont été elles aussi sauvées en 1944.

 

Tout à côté, on remarque un rétable provenant de la chapelle de Lanjulitte; son ornementation, très recherchée, laisse penser à une oeuvre du XVIIe siècle.

Les statues anciennes
Les statues anciennes

Je suis un paragraphe. Cliquez ici pour ajouter votre propre texte et me modifier. C'est facile.

Dans le choeur, saint MAGLOIRE, titulaire de l'église et saint CLAIR, évêque de Nantes.

 

Hors du choeur, saint ETIENNE, diacre et premier martyr, lapidé par les Juifs; il porte de la main droite une pierre et dans la main gauche, il tient une palme.

 

Sainte BARBE, un livre à la main, est auréolée d'une coquille Saint-Jacques.

 

Saint JEAN-BAPTISTE, barbu, tient un mouton dans ses bras : "Voici l'Agneau de Dieu!" et à ses-pieds , un crâne , il fut décapité.

 

Saint GUENOLE, premier abbé de Landévennec et saint GWENAEL, son successeur. Telgruc fut longtemps sous la dépendance de l'abbaye de Landévennec.

 

Sainte CATHERINE d'Alexandrie tient en main une roue,instrument de son supplice.

 

Saint ROCH tient de la main droite son bâton de pèlerin et de la main gauche, il montre le bubon pesteux de sa jambe; son chien est couché à ses pieds.

 

Saint SEBASTIEN, barbu, est percé de quatre flèches; sa statue se trouve près des fonts.

 

Ces deux derniers saints sont invoqués comme protecteurs contre les épidémies. Le martyr percé de flèches doit écarter les flèches de la pestilence.

 

 

Reconstruction du clocher
Reconstruction du clocher

Depuis quelques jours, une entreprise de Brest procède à la reconstruction du clocher de l'Eglise paroissiale de Telgruc, sérieusement ébranlé lors du bombardement de 1944.
Plusieurs pierres s'étaient en effet descellées.
Depuis lors, le clocher penchait dangereusement.
Les travaux  (de patience car il convient qu'après la démolition chaque pierre de taille reprenne sa place)  dureront environ 2 mois..

Monsieur Bathany , maire de Telgruc, présente le coq qui vient d'être descendu du clocher, sérieusement endommagé par des éclats d'obus.
Une hirondelle avait construit son nid à l'intérieur. C'est une pièce à conviction nous dit Monsieur Bathany. On ne voulait pas croire que le clocher avait été atteint par le tragique bombardement de Telgruc de Septembre 1944. La preuve!

bottom of page